Dernières informations Covid-19 :
- Interventions 9e Journée de Management et Coordination en EHPAD
- Documents de la « boite à outils » à destination des EHPAD Propositions de prise en charge thérapeutique des patients âgés Covid+ en EHPAD
- Infirmiers en pratique avancée: entre "rêve" et réalités
- Un accueil de jour en Pasa? Le test d'un Ehpad en Loire-Atlantique
- Ehpad "hors les murs": une vingtaine de dispositifs financés dès octobre
Documents de la « boite à outils » à destination des EHPAD Propositions de prise en charge thérapeutique des patients âgés Covid+ en EHPAD
Document rédigé par l’Assistance Publique de Hôpitaux de Paris
Version 23 avril 2020
Infirmiers en pratique avancée: entre "rêve" et réalités
Xavier Gervais, vice-président de la Ffamco-Ehpad, mi-septembre à Nantes. Crédit: Emmanuelle Debelleix/Gerontonews
Que pourraient donc apporter les nouveaux infirmiers en pratique avancée, aux compétences élargies, aux Ehpad? De la théorie, alléchante, à la pratique, plus cruelle au plan financier, le fossé est encore de taille, estime le vice-président de la Ffamco-Ehpad, Xavier Gervais.
- pathologies chroniques stabilisées -à savoir: accident vasculaire cérébral (AVC); artériopathies chroniques; cardiopathie, maladie coronaire; diabète de type 1 et diabète de type 2; insuffisance respiratoire chronique; maladie d'Alzheimer et autres démences; maladie de Parkinson; épilepsie
- oncologie et hémato-oncologie
- maladie rénale chronique, dialyse, et transplantation rénale.
Un accueil de jour en Pasa? Le test d'un Ehpad en Loire-Atlantique
David Tesson, psychologue spécialiste du vieillissement, à la 9e Journée de management et de coordination en Ehpad à Nantes. Crédit: Emmanuelle Debelleix/Gerontonews
Réserver quelques places de Pasa à de l’accueil de jour pour des personnes âgées vivant à domicile et souffrant de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés? L’idée est inédite ou à tout le moins ultra-marginale. Mais pourquoi ne pas se lancer? Théoriquement rien ne s’y oppose, et permet de cocher l'une des cases de la nécessaire ouverture sur l'extérieur...
- "L’aide au maintien à domicile", ne serait-ce qu’en matière de solution de répit pour les aidants, ou de possibilité de proposer des évaluations neuropsychologiques, comportementales et fonctionnelles par l’équipe pluridisciplinaire du Pasa -des évaluations encore rares à domicile
- "La plus grande coordination entre Ehpad et domicile". Un tel projet pourrait d’ailleurs permettre de "mutualiser les informations de suivi via un logiciel unique et mobile accessible à tous (type NetSoins)"
- Et le fait qu’un accueil de jour en Ehpad "permettrait de graduer et diversifier plus encore les solutions d’accompagnement des personnes âgées existantes".
Ehpad "hors les murs": une vingtaine de dispositifs financés dès octobre
Crédit: iStock/sturti
"L’Ehpad hors les murs" prend son envol à l’échelle nationale. Dès octobre, 23 expérimentations de ce type vont être financées, pour trois ans, dans le cadre du dispositif "article 51".
- Une coordination des acteurs et dispositifs intervenant à domicile
- L’apport des expertises gériatriques de l’Ehpad au domicile
- Et la sécurisation de la personne âgée à son domicile, via l’installation au domicile d’objets connectés adaptés aux besoins de la personne.

- A Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), par le centre hospitalier (CH) de cette ville, 30 usagers
- A Baguer-Morvan (Ille-et-Vilaine), par la maison Saint-Thomas de Villeneuve, qui regroupe un Ehpad, un service de soins de suite et de réadaptation (SSR) et une unité de soins de longue durée (USLD), 20 usagers
- Sur le territoire de Plougastel-Brest (Finistère), par l’Ehpad de Plougastel-Daoulas, 30 usagers
- A Pont-l’Abbé, par le service d’hospitalisation à domicile (HAD) du CH Hôtel-Dieu à Pont-l'Abbé, qui regroupe CH, HAD et Ehpad, 30 usagers
- A Rennes, par l’Ehpad Saint-Louis, qui poursuit l’expérimentation engagée en 2019. Le dispositif passe de 20 personnes à 40 usagers.
- A Angers, porté par le Spasad [service polyvalent d’aide et de soins à domicile], et coporté par le service d’aide et d’accompagnement, 30 usagers
- Dans le sud de la Loire-Atlantique, sur la communauté de communes Sèvre et Loire, à Saint-Sébastien-sur-Loire et à Vertou, porté par le service de soins infirmiers à domicile (Ssiad) mutualiste Erdre et Sèvre, 20 usagers
- Dans le nord de l’Isère, sur les communes de Charvieu-Chavagnieu, Chozeau, Villette-d’Anthon et Crémieu, par l’Ehpad L’Arche de Charvieu-Chavagnieu, 30 usagers
- Sur la métropole Côte d’Azur, par l’Ehpad mutualiste de l’Institut Claude-Pompidou de Nice, 30 usagers
- Sur la communauté d’agglomération Roissy Pays de France (Val-d’Oise), porté par trois Ehpad: Marly-la-Ville, Louvres, Fontenay-en-Parisis, 30 usagers à partir de 2021
- Sur les communautés de communes Grand Chalon et Saône-et-Loire, par le Ssiad, 30 usagers
- Sur le canton de Tauves (Puy-de-Dôme), par le Ssiad Mutadome, 30 usagers (à confirmer début 2021)
- A Bathernay, Bourg-de-Péage, Bren, Charmes, Chatillon-Saint-Jean, Chavannes, Clérieux, Margès, Mours-St-Eusèbe, Ratières, Romans-sur-Isère, Saint-Bardoux, Saint-Donat-sur l’Herbasse, Saint-Paul-lès Romans (Drôme), porté par le Ssiad de Romans en lien avec deux Ehpad, 12 usagers
- A Rodez, Onet-le Château et le Monastère (Aveyron), par le Ssiad-Spasad de Rodez et l’Ehpad Les Clarines de Rodez, 12 usagers
- Sur l’ancien canton de Boisseuil (Haute-Vienne), dans ces communes: Saint-Genest-sur-Roselle, Saint-Hilaire-Bonneval, Saint-Jean-Ligoure, Saint-Maurice-les-Brousses, Saint-Paul, Solignac, Le Vigen, Condat-sur-Vienne, Eyjeaux, Pierre-Buffière, Boisseuil, par l’Ehpad de Boisseuil, 10 usagers
- Et sur la métropole de Rouen, porté par l’Ehpad Michel-Grandpierre de Saint-Etienne-du-Rouvray, 30 usagers.
- En Charente, par l’Ehpad Les Marronniers à Rouillac, 20 usagers
- En Haute-Vienne, par l’Ehpad Résidence du Chatenet à Rochechouart et le Ssiad Haute-Vienne, 30 usagers
- Dans l’Yonne, par l’Ehpad d’Aillant-sur-Tholon et le Ssiad Toucy, 20 usagers
- Dans les Ardennes, par l’Ehpad Solferino à Carignan, le pôle gérontologique des Ardennes, le Ssiad Sedan et le centre de soins infirmiers Carignan. Capacité de 20 usagers (30 à partir de 2020 sous réserve d’une autorisation de création de 10 places de Ssiad supplémentaires de l'ARS Grand Est)
- Sur les 1er, 2e, 5e, 13e et 14e arrondissements de Marseille, un dispositif porté par l’Ehpad Notre maison et le Ssiad 13, pour 25 usagers
- A Nîmes, par l’Ehpad Résidence Indigo et le Ssiad pôle gérontologique, 25 usagers
- Dans les Yvelines, porté par l’Ehpad Stéphanie et le Ssiad de Sartrouville, qui poursuivent l’expérimentation Ehpad@dom engagée en novembre 2017, avec 25 usagers.
"Ehpad hors les murs": le dispositif porté à Rennes prend son envol
Crédit: iStock/sturti
Rémi Locquet, directeur de l’établissement, Sandrine Taffary, infirmière "coordinatrice de parcours" et Anne-Sophie Rouxel, médecin coordonnateur. Crédit: Emmanuelle Debelleix/Gerontonews
Lancé il y a un an sur l’agglomération rennaise, le dispositif d’"Ehpad hors les murs" porté par l’Ehpad Saint-Louis fait partie des 23 expérimentations sélectionnées pour bénéficier d’un financement national sur trois ans. De quoi réjouir l’équipe projet, pour laquelle la réussite tient notamment à l’attention portée à la coopération entre partenaires de terrain.
- Une coordination opérationnelle, pilotée par l’infirmière "coordinatrice de parcours", des différentes interventions à domicile, manière de "mettre de l’huile dans les rouages". Et "synonyme de suivi régulier", l’équipe "Ehpad hors les murs" se réunissant tous les mois pour faire le point sur les modalités d’accompagnement de chacun
- Un complément à la prise en charge gérontologique à domicile, par une équipe mobile de trois assistantes de soins en gérontologie (ASG) détachées de l’Ehpad pour travailler avec les personnes accompagnées sur leurs capacités restantes via différentes activités. Et ce, après évaluation gériatrique par la médecin coordonnatrice et visite à domicile de la coordinatrice de parcours et des partenaires. L’ergothérapeute de l’Ehpad peut aussi intervenir pour l'adaptation du logement
- Une sécurisation du domicile, via un système de télésurveillance 24 heures sur 24 par divers objets connectés et un système d’astreinte (le jour par les ASG, la nuit par une aide-soignante).
Ehpad "hors les murs": gare au modèle unique!
S’ouvrir au domicile? Pourquoi pas. Mais les freins à la démarche ne manquent pas. Est-ce même d’ailleurs le rôle des seuls Ehpad? Pas si sûr, met en garde le Pr Gilles Berrut, chef du pôle de gérontologie clinique du CHU de Nantes.
- "La maladie que présente la personne âgée accompagnée à domicile". "Si elle n’est pas malade/en forte perte d’autonomie, y-a-t-il besoin de dispositifs supplémentaires? Et si elle l’est, dans 95% des cas, ce qui prédomine ce sont les troubles cognitifs avec impact sur les fonctions exécutives. Or ces troubles des fonctions exécutives, mettant les personnes âgées en difficulté pour tout ce qui est relation avec leur milieu, sont justement… la première cause d’entrée en Ehpad".
- "L’architecture du domicile, qui n’est pas toujours appropriée à des soins lourds". Certes, des aménagements sont possibles, "mais ils ont un coût".
- "La place de l’aidant, tout à la fois problème et avantage." "Poser la question du maintien à domicile, même facilité par un dispositif de ‘hors les murs’, pose la question de la reconnaissance sociale des aidants", a-t-il insisté. "Un point crucial" selon le gériatre, soulignant au passage que "ces aidants sont en fait souvent des aidantes" et qu’on touche aussi là à la question de "la place des femmes" dans la société.
- "Plus qu’un frein, une crainte plus générale… le fait qu’aujourd’hui, l’expression ‘Ehpad à domicile’, ‘Ehpad hors les murs’, recouvre des expérimentations diverses fonctionnant chacune dans un contexte donné. Mais évitons le système clos! Plutôt que d’imposer un nouveau modèle, aidons ceux qui agissent sur le terrain", a plaidé Gilles Berrut.
- "Soit l’Ehpad est le modèle d’organisation, et le ‘hors les murs’ correspond peu ou prou à une extension de son activité à domicile". L’Ehpad se fait alors "pôle de ressources gérontologiques pour un territoire", ce qui peut être particulièrement intéressant "dans les territoires ruraux où la désertification médicale et paramédicale est très marquée".
- "Soit, et pourquoi ne pas l’imaginer, c’est la ville, le secteur libéral qui se structure, afin de faire un travail de type 'Ehpad'. En impliquant bien sûr une équipe riche -médecin traitant, gériatre, infirmière, aides à domicile, etc. "
- "D’abord car les aidants eux-mêmes ont déjà souvent un mal de chien à définir ce dont ils ont réellement besoin". "Sans compter qu’en plus, il y a souvent un malentendu de départ compliqué à dissiper: l’espoir des aidants tentés de croire que via aide/répit, tout va redevenir peu ou prou ‘comme avant’. Or ce n’est pas possible."
- "Deuxième obstacle: le manque de moyens". Lieu commun peut-être, mais obstacle "fondamental"
- "Troisième écueil, la course au ‘toujours plus’". "Avec tout ce que l’on nous demande [à nous Ehpad]", avec "toutes les normes et obligations qui pleuvent, j’ai un peu l’impression que l’on court sans cesse, mais qu’au bout du compte… on ne bouge pas de place. Rien ne change", a pointé Philippe Caillon.